Si tu préfères, voici l’article sous forme audio!

Comme je te l’ai annoncé dans l’article d’hier, l’effeuillage d’un deuxième concept, concernant plus précisément l’utilisation des ressources de croissance personnelle, est au programme de cette journée ! Il me permettra de t’inviter à t’interroger sur la manière dont tu utilises dans ta vie les trucs et astuces, techniques et disciplines, remèdes et autres propositions de mieux-être.  Cette évocation nous mènera également au coeur de la souffrance et de la façon dont nous pouvons la transmuter, la transformant en tremplin vers une sérénité plus vaste.

Il y a peu, j’étais témoin de deux scènes, somme toute assez banales mais riches d’enseignements. Vu la fréquence avec laquelle j’observe ce type de comportements, je me dis que, peut-être, apporter une vision alternative pourrait être inspirant…(ou pas).  Formation en Belgique, une jeune femme est particulièrement remuée émotionnellement après un partage intense. Une des participantes s’approchent d’elle, lui glisse un flacon de Rescue dans la main (Remède du Docteur Bach) et lui assène « Tiens, prends ceci, tu ne sentiras plus rien »… Autre temps, autre lieu, deux copines palabrant à la caisse du magasin bio… « Tu n’aimes pas ton corps? C’est facile, tu répètes tous les jours dix fois « j’aime mon corps, il est beau et s’embellit à chaque seconde ». Les affirmations positives, c’est très bien, ça t’évite de penser au reste! »…

Alors, oui, en soi, prendre pour compagnon des remèdes naturels ou des exercices soutenants, ce peut être porteur… Cependant, une dimension des plus essentielles ne devrait pas être occultée selon moi, comme c’est le cas dans mes deux exemples : l’accueil de la souffrance. En utilisant les outils de croissance personnelle comme des bonbons magiques ou des sparadraps cache-misère, le mal-être est considéré comme l’ennemi à abattre, le mouton noir, le nuisible à éradiquer de toute urgence…

Or, dans mon expérience personnelle, le jour où j’ai assimilé l’arrivée de la souffrance morale ou physique (et ses divers degrés : de l’inconfort à la douleur intense) à un signal d’alarme sur le tableau de bord de mon existence, tout a changé. Reprenons nos deux exemples pour étayer mes propos. La jeune femme ébranlée par un partage qui a touché une part blessée en elle, a choisi de bâillonner celle-ci en ravalant ce tourbillon sensible, refusant d’accueillir les puissantes émotions remontées à la surface de sa conscience. De façon similaire, la petite dame en désamour avec son corps optera pour une couche de peinture rose sur le mur décrépi de son estime d’elle-même… Ce faisant, elles se privent toutes les deux d’une magnifique opportunité de grandir et se condamnent à revivre les mêmes événements douloureux qui tentent à nouveau d’attirer leur attention sur la part qui ne demande qu’à être accueillie…

En effet, la souffrance n’est qu’un flambeau qui éclaire la porte d’entrée vers le défi que nous avons à relever pour passer à un état d’être supérieur, pour accéder à une paix profonde. La nier, c’est proclamer, souvent de manière inconsciente, que nous ne voulons pas aller mieux, ni adopter d’autres comportements, ni vivre d’autres situations que celles qui se présentent à nous de façon cyclique, répétitive, inlassablement…

J’ai également pu remarquer que certaines souffrances ont besoin d’arriver à un degré insupportable pour nous décider à nous occuper d’elles, à aller les écouter, les accueillir et, ce faisant à nous libérer de la blessure avec laquelle nous nous tenions enfermés dans des types de comportements destructeurs. Parfois aussi, nous avons d’abord besoin de passer par des expériences de vie qui, petit à petit, nous permettrons d’acquérir la force et la sensation d’un besoin vital d’enfin avoir le courage de descendre en nous, accueillir cet enfant qui souffre depuis si longtemps… Souvent aussi, lorsqu’il s’agit de blessures anciennes et profondes, la guérison se fait par paliers.

Alors, bien sûr, faisons preuve de bienveillance envers nous-mêmes. L’idée n’est pas de devenir de braves petits soldats qui montent au combat à chaque fois qu’un malaise, aussi subtil soit-il, pointe le bout de son museau haletant. Offrons-nous la liberté de choisir quand nous nous sentons assez forts pour descendre en nous accueillir ce qui nous fait si mal… Mais cultivons l’habitude de le faire en conscience. Personnellement, j’utilise une petite phrase du style « J’ai bien noté que tu avais quelque chose à me dire, ma petite chérie. Je sens que tu as besoin d’être entendue. C’est mon souhait le plus cher de m’occuper de toi, mais présentement, je choisis un autre chemin. Sois rassurée, je nous offrirai cet espace tout prochainement ». La plupart du temps, je sens alors un sentiment de légèreté et d’apaisement m’envahir… Je n’ai simplement pas déposé un couvercle sur ma marmite en ébullition, j’ai reconnu et nommé ma douleur. Rassurée, elle peut se détendre… et je peux me concentrer sur ce que j’ai à gérer dans l’immédiat.

Demain, en lieu et place d’un article, je te proposerai un exercice puissant pour te permettre d’aller à la rencontre de la petite fille ou du petit garçon qui souffre en toi.

Avant de clôturer ce partage, j’ai à coeur de te rappeler une « réalité » réconfortante qui a entièrement transformé ma vie, qui m’a permis d’apprendre à m’aimer et, ce faisant, à me transformer. Il s’agit d’une vision différente de celle qu’on nous propose habituellement…

Très souvent, je constate que nous sommes très durs avec nous-mêmes. « Je n’aime pas mon corps, ma façon de parler, de bouger, je ne suis pas à la hauteur, personne ne peut m’aimer, qu’est-ce qu’ “on” va penser de moi, pourquoi je réagis toujours comme ça… (liste non exhaustive). S’ensuit une lutte, un véritable combat contre tout ce qu’on trouve si laid, si peu aimable… Une insatisfaction permanente et le besoin d’aller perpétuellement chercher à l’extérieur ce qui nous manque. Souvent, le changement est quasi nul ou éphémère…

C’était mon cas… Avant…

Aujourd’hui, comme nous l’enseignent bon nombre de maîtres spirituels, je goûte l’expérience agréable que je suis déjà parfaite. Je suis, nous sommes, des êtres parfaits… mais nous l’avons oublié… Notre essence véritable est recouverte de voiles cousus par nos peurs, nos croyances, nos expériences douloureuses, les parts de nous qui veulent nous protéger, les vies passées si nous y croyons…

En savourant la douceur de cet état d’être, une détente s’est installée en moi… Le chemin n’est plus de lutter pour acquérir de nouveaux aspects mais bien de dépoussiérer ce qui est pour me reconnecter à toute la beauté que je suis, que nous sommes… en fait! Je suis déjà! Tu es déjà!

Tu es magnifique…

Comme nous le rappelle cette modeste vidéo préparée avec Amour…

A te lire ci-dessous ♥