Mon corps de Femme
Tu sais,
quand le soleil repointillonne le bout de son rayon,
assez fort pour que les corps se dénudent…
Je me souviens…
Je me souviens
des papotes entre amies
ou collègues…
entre femmes…
quand on lève le voile
sur l’intime,
ces sujets qui chatouillent les blessures
nous plongent dans l’abîme
ces plaies qui susurrent
qu’avoir un corps de femme
parfois
c’est dur…
Elle dit
qu’elle n’ose pas mettre de short ou de jupe courte
parce que ses jambes sont couvertes de cellulite
elle préfère les cacher
vite vite
Elle dit qu’elle couvre toujours ses bras,
parce qu’ils pendent, les goujats…
Elle dit
que son nez est insupportable…
que ses cheveux sont incoiffables…
qu’elle ne se fera pas soigner
parce que montrer son corps
est un trop grand effort…
Elles mélangent
apparence
et essence…
Elles grossissent des traits
dont la plupart se foutent…
et ceux qui s’en foutent pas
on s’en fout
les mêmes valeurs on n’partage pas
et c’est ok comme ça…
Je vois tellement leur beauté,
leur rayonnement,
leur côté unique,
leur coeur transmetteur de chaleur,
que toutes ces rondeurs,
angles
ou étiquettes « laideur »
j’les vois pas,
j’les calcule pas…
Admirer leur beauté,
celle qu’elles vibrent
celle dont elles éclaboussent leur quotidien
j’la kiffe et
elle me rappelle
pour tous les jours où j’me sens pas belle
que j’ai le choix…
M’empoisonner la vie
en me couvrant d’interdits
sous prétexte
que mon corps
divin trésor
n’est pas adapté au papier glacé…
Soit vivre,
rayonner qui je suis,
aimer,
oser,
y aller quand même…
et en faire des poèmes…
Je sais que
parfois encore
c’est dans la case « cache-toi »
que je cours lover mon corps,
mais j’me souviens alors
qu’c’est une pépite
mon unique vaisseau sensuel
pour tracer ma route sur cette Bleue si belle!
Je t’aime mon p’tit corps
On a encore de la route à faire
apprends-moi à te ménager…
mieux t’aimer…
ah ça oui…
mieux t’aimer 
—
Je dépose ça là…
Doux moment à toi, moi, nous
Que je me retrouve dans ce poème plein de douceur.
On m’a appris
On m’a appris à accepter l’inacceptable,
On m’a appris à dire oui,
Au autres, aux hommes,imbus de leurs pouvoir,
On m’a appris à m’effacer,
On m’a appris à me cacher,
On m’a appris à me taire,
On m’a appris à m’effacer,
On m’a appris à m’ignorer,
On m’a appris à donner,
On m’a appris à me détruire,
On m’a appris la rancoeur,la haine et l’amertume,
On m’a appris à recevoir,
Des coups de blues, des coups du sorts,
Oh ! Où est mon soleil,
Mon essence et mes merveilles ?
Toi, l’univers désapprend moi tout cela,
Apprends moi l’amour,
L’amour de moi ,l’amour de soi,
Apprends moi a aller chercher tout au fond de moi ce que j’ai tant chercher dans l’autre,
Apprends moi à m’aimer toute entière,
Ombre et lumière.
PG