Le plus bel endroit du monde est ici

Cette après-midi-là, j’étais en congé.

Histoire de te proposer une lecture par semaine, je me suis dit qu’il était temps de m’y mettre.

Je pouvais toujours m’asseoir sur ma pile de bouquins en espérant que ça infuse par les fesses, mais mon Jiminy cricket intérieur me ramena à la raison : Delphine, aujourd’hui tu liras!

Un cappuccino mousseux, un plaid plus doux que l’intérieur d’un mélo-cake (aaaarggghhh) et Lily qui s’endort sur mes petons, me voilà fin prête pour plonger dans ma lecture. J’attrape au hasard  : « Le plus bel endroit du monde est ici ». Mmmmmh prometteur ! La couverture est jolie…Allez, j’ouvre!

Et puis pschhhhhhhht (tu le vois bien là le ballon de baudruche qui se dégonfle?).
Dès les premières pages, une sensation de s’être trompée.

On est d’accord, je le remets dans la pile et on en prend un autre?
Un style simple(t), un manque de consistance, des clichés de la pensée positive…
Et en même temps, l’envie d’aller jusqu’au bout « pour voir »…
Pourquoi j’en fais quand même un article?

Figure-toi que j’ai eu une révélation (enfin, une idée quoi) : vu que ma philosophie de vie est de dégoter des pépites dans tout ce qui arrive à moi, pourquoi ne pas tenter d’en extirper l’une ou l’autre de ces deux heures plutôt mornes?
Pourquoi, au lieu de te résumer les bouquins que je lis, ne te partagerais-je pas ce que j’en retire et comment je (tu?) peux, éventuellement, l’appliquer dans ma (ta?) vie ?

C’est parti !

Le plus bel endroit du monde est ici

L’histoire?

La quatrième de couverture joue bien son rôle :

« Iris a 36 ans et des idées noires plein la tête : ses parents viennent de disparaître dans un tragique accident et, en une seconde toute sa vie a basculé. Par un après-midi froid et gris, elle songe même à en finir. Son regard se pose alors sur la devanture d’un café auquel elle n’avait jamais prêté attention auparavant. Son nom étrange, Le plus bel endroit du monde est ici, éveille sa curiosité. L’intérieur est plus intrigant encore, comme sorti d’un rêve. Tout y semble magique, à commencer par Luca, bel Italien porteur d’une promesse : le bonheur. »

Lors de ses rencontres avec Luca, Iris se verra proposer des pistes de réflexion.

Je t’en partage 6 que je me permets d’étoffer car, en réalité, elles sont juste survolées dans le livre.
Si l’idée te tente, tu peux aussi télécharger le petit document imprimable que je t’ai concocté pour t’accompagner dans ta réflexion (oui, je sais, c’est gentil hein :-) – si tu aimes « colorier zen », c’est prévu pour en plus)

Pépite #1 – Du pire naîtrait le meilleur?

« (…) elle nous apprend à trouver la lumière au milieu des ombres.

Quand tu t’y assois, tu comprends que le pire qui te soit arrivé peut parfois être le meilleur ».

Je t’invite à prendre ton petit carnet téléchargé et à lister, durant quelques minutes cinq des pires moments de ta vie (oui, je sais, très joyeux le défi – mais joue le jeu, tu vas comprendre!).

Ensuite, demande-toi ce que, des années après, ces cataclysmes ont pu t’apporter de bon (oui parce que ça, tu ne peux le faire qu’une fois que tu as pris du recul)

Un exemple?

J’ai perdu mon papa du jour au lendemain, juste avant mes six ans. De ce séisme, bien entendu, j’ai gardé des séquelles et mon développement de petite fille puis de femme en a été impacté. Par contre, avec toutes ces années de recul, je mesure combien ce drame a contribué à l’immense douceur qui m’habite. Il m’a permis de me réfugier dans l’écriture et, ce faisant, je peux aujourd’hui avoir une plume inspirée qui réchauffe les coeurs blessés. Je ne me dis pas « génial de ne pas t’avoir connu plus longtemps papa d’amour »… mais je peux admettre que grâce à cette perte douloureuse, de vrais joyaux sont nés.

Être licencié peut également nourrir le meilleur : une réorientation pleine de sens, un pas que l’on n’osait pas franchir soi-même…
Vivre une rupture amoureuse peut nous amener à rencontrer une merveille de partenaire ensuite; à mettre en lumière des comportements qui sabotent la relation…

Avec du recul, prendre la mesure de tout ce qu’un événement extrêmement douloureux a permis de créer ensuite, c’est juste indispensable à mes yeux.

Cette façon d’envisager les choses permet aussi de se dire « ok, là je traverse une grosse galère, mais je sais que, comme ça a été le cas dans le passé, le meilleur reste à venir »!… On appelle ça la résilience : la capacité à transformer la douleur en force motrice pour se surpasser et en sortir fortifié.

Pépite #2 – Madeleine de Proust ou quand le passé vient te réchauffer

Quand on est au plus bas, que nos lunettes noires sont bien vissées devant nos yeux et que riiiien ni personne ne peut nous faire changer d’avis sur la noirceur de ce monde pourriiiiii, il nous est proposé d’interroger Dame Mémoire. Hop hop hop, attrape ton bic et liste sans trop réfléchir 8 beaux souvenirs…

Non, non, non, pas pour t’y baigner au risque de te noyer… Juste tel un doux rappel que, oui, la Vie est parfois vraiment dure, mais à côté de ça, elle nous crée de magnifiques moments. Quel est celui que tu vas pouvoir créer là, tout de suite (après m’avoir lue hein, reste-là – enfin tu fais ce que tu veux évidemment mais…)

Ce qui me vient ?

Des moments simples en vérité : le petit corps rassuré de ma petite cousine de 4 mois tout contre moi; mon acceptation dans une école de théâtre, l’arrivée de Lily à l’appart, grosse comme un haricot, les papotes interminables avec les amis, les déclics thérapeutiques, les moments de solidarité,… Mmmm tu sens comme c’est bon de te remémorer les soleils que la vie t’a offerts (n’hésite pas à partager ci-dessous, j’adorerais! )?

Pépite #3 – Te pardonner c’est t’accepter tout entier

Est-ce qu’aujourd’hui encore tu ressens de la culpabilité, de la honte ou des regrets face à un événement du passé?

Prends ton livret et quelques minutes pour les noter. L’objectif ici n’est pas de tourner le couteau dans la plaie, mais au contraire, de la panser. Tu as fait ce que tu pouvais, avec les moyens que tu avais. Aujourd’hui, tu as appris, tu as grandi et tu peux te donner le droit de serrer en pensées dans tes petits bras cette personne que tu étais et qui a fait ce qu’elle pouvait. Il n’y a rien à te pardonner, il y a juste à accueillir qui tu étais alors, mesurer combien si tu avais pu agir autrement, tu l’aurais fait… Tu es humain.e et par ce fait même, il t’arrive de poser des actes imparfaits… Il n’y a pas à excuser ces actions, il y a à les regarder en face…

Pépite #4 – Les choses nous étouffent

Tout est énergie. Les objets n’échappent pas à cette règle.
Leurs vibrations nous accompagnent ou nous tirent vers le bas…

Certains nous ramènent sans cesse vers le passé, la nostalgie, parfois de façon si intense que le présent s’en trouve occulté et que le futur ne nous semble jamais pouvoir être à la hauteur.

Quels sont ces objets qui te rappellent des événements douloureux, lourds, pesants?
Je t’encourage à leur dire au revoir (j’ai fait pareil récemment avec un cadre acheté avec mon dernier compagnon. J’ai fini par le donner parce que son énergie réactivait à chaque fois un brin de nostalgie inutile)...

Ne conserve que ce qui t’apporte de la joie!

Pépite #5 – Mini bucket-list

Il te reste 3 mois à vivre.

Et si tu listais les 10 choses que tu veux absolument faire?
Quels sont ces essentiels ? Qu’est-ce qui compte finalement plus que tout?

Je me surprends. La première idée qui me vient : interviewer tous ces humains qui m’inspirent, les rencontrer par la porte du coeur, recueillir leurs perles de vie, ce qui les aide à la traverser avec plus de douceur puis te les partager. J’adore ces intuitions venues de nulle part, ces messages susurrés qui t’indiquent ton N-or-d…

Alors, dis-moi?

Pépite #6 – Faire ton deuil

« Et pour être heureux, il faut laisser partir les morts et retenir les vivants ».

Cette phrase me touche profondément, notamment parce que je suis thérapeute en constellations familiales (je te prépare un article qui t’explique de quoi il retourne). Mais soit. Un fait maintes fois constaté, c’est que  l’énergie des vivants et celle des morts sont très souvent emmêlées. Il convient de mettre de l’ordre, d’écouter ce que chacun a à exprimer, de remercier et de laisser partir et/ou renoncer à suivre dans la mort (pas nécessairement physique : tu peux être en vie et ressembler à un mort par la façon dont tu mènes ton existence).

Je te partage un moment très intime à ce sujet, parce que je pense qu’il peut faire écho.
Je me souviens comme si c’était hier d’une séance où j’ai pu exprimer à mon papa décédé qu’un jour on se retrouverait mais qu’aujourd’hui, je suis en vie et je choisis de le rester, parce que j’ai encore des choses à accomplir. Je le laisse reposer en paix et je le garde dans mon coeur.

Je te laisse imaginer les conséquences d’un deuil qui n’est pas mené à son terme…
Prends soin de te libérer des morts. Il ne s’agit pas de les oublier, mais de faire en sorte que le lien de coeur qui vous unit n’entrave pas tes capacités à mener TA vie, à ton image, dans la joie et la liberté d’être!

Epilogue

Pour tout te dire, beaucoup de gens ont aimé ce livre (je suis allée me promener sur le Net pour voir si j’étais la seule à n’avoir pas vraiment accroché). Donc, suis ton instinct surtout ! De mon côté, cette expérience m’a permis de donner un autre objectif à mes partages livresques : en extirper mes pépites plutôt que te tartiner de ma subjectivité!

Au graaaand plaisir de lire tes réactions/retours/réflexions!

Delphine

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