Si tu préfères la version audio :

Il est si facile d’y glisser…

C’était une journée agréable au job n°2.

Comme d’habitude, des sourires, de la bonne humeur, des vannes qui fusent de tous les côtés. Bref, l’ambiance professionnelle et détendue que je chéris de tout mon coeur de sensible relationnelle.

Et puis, de confidences en confidences avec une collègue, revient cette phrase que j’ai souvent entendue dans sa bouche : « J’adore Bidule mais quand elle fait ça, c’est vraiment bip bip biiiiiiiip ».

Inconsciemment, elle a tout compris !

Je remarque que quasiment à chaque fois qu’elle apprécie quelqu’un en général mais qu’un point, une action, une façon de faire lui déplaît ou ne rencontre pas ses besoins, elle prend soin de commencer sa phrase par une première partie qui signifie que, quelqu’en soit le degré, elle a de l’affection pour elle. Sans s’en rendre compte, elle ne tombe pas complètement dans le piège dont il va être question aujourd’hui.

En scindant les deux points :

– la précision qu’elle aime la personne

et l’affirmation que, de son point de vue, l’action qu’elle pose n’est pas ok –

elle sent que malgré ce que la collègue fait, elle l’apprécie toujours.

Dissocier l’être du comportement

Le piège dont on parle aujourd’hui est donc d’assimiler le degré d’amour que l’on éprouve pour quelqu’un à l’accord de ce qu’il dit-fait-ne dit pas-ne fait pas avec ce que nous validons comme « ok ».

Le drame, c’est que, très tôt, nous y avons tous été confrontés. Notre cerveau d’enfant a facilement assimilé que certains comportements provoquaient des sourires chez papa-maman et que d’autres, par contre, généraient des cris du mécontentement, des punitions et autres joyeusetés.

Si je m’exécute tout de suite quand on me demande quelque chose, je suis félicitée.
Si je prends du temps pour réaliser la tâche demandée ou pire, si je refuse de la faire parce que je suis fatiguée, par exemple, je vois de vilains yeux noirs me mitrailler le coeur jusqu’à ce que de la culpabilité émerge ou que je me sente si nulle de ne pas être à la hauteur (de quoi, on se le demande).

Mon inconscient de baby-chou retient tout ça.
Il ne l’oublie pas.
Et pire, une fois devenu grand, le baby-chou intérieur continue de mener la danse sans que l’adulte que je suis devenue s’en rende compte.

Ce faisant, on est persuadé qu’il existe des conditions pour être aimé. C’est une croyance que nous engrammons très tôt.

D’abord parce que peu d’adultes font consciemment la différence entre le fait d’aimer une personne sans qu’aucune condition n’entre en jeu

et les actions que réalise ce même individu.

Ensuite parce que, devenant adulte nous-même, personne ne nous apprend à éviter de glisser dans ce piège.

En effet, en général, les parents sentent intuitivement que l’amour qu’ils éprouvent pour leurs enfants est indépendant de leur choix, actions, paroles.

C’est comme un sentiment bien plus intense qui ne peut s’éteindre malgré tout ce que leurs enfants pourraient faire de contraire à leurs espérances. Sauf que…

Si ce n’est pas clairement pensé puis exprimé, cela ouvre la porte à des glissades dévastatrices.

Un exemple concret

Je te donne un exemple beaucoup plus subtil. Je le connais bien. Il vient de mon expérience personnelle.

Sans pouvoir expliquer avec précisions les tenants et les aboutissants de son origine dans mon mode de pensées, j’ai créé la croyance que si j’avais des kilos « en trop », je n’avais pas de valeur. Autrement dit, je ne pouvais pas être aimée.

Nous sommes donc bien dans le piège : « il y a des conditions pour être aimé » et « ce que je dis-fais-suis » peut avoir une influence sur ce que ressent l’Autre à mon égard.

Or, c’est une illusion.

Je n’ai pas besoin d’être mince, blonde ou brune, grande ou petite, intelligente ou pas, pour être aimée.
Je n’ai pas besoin de m’habiller d’une telle façon, pour être aimée.
Et si l’Autre me convainc que j’ai besoin de tout ça, alors, c’est ok, mais ça n’a ABSOLUMENT rien à voir avec l’Amour.

Et si tu crois que c’est parce que tu es mince qu’IL t »aime… mais quel piège horrible dans lequel tu t’enfermes là !
Ou est ta liberté d’être simplement Toi !?
D’autant que, crois-moi sur parole, lorsqu’un homme te dira qu’il t’aime alors que toi, tu te vois avec quelques petits kilos « enrobeurs »… tu ne le croiras pas. Ce sera totalement incompatible avec ton mode de pensées. Tu ne pourras ne serait-ce qu’imaginer qu’il est complètement in love de toi parce que pendant des années, tu t’es racontée que seules les femmes minces pouvaient être aimées. Et tu saboteras ce qui aurait pu être une fabuleuse histoire.

Ça n’a rien avoir avec l’Amour

Dans le contexte relationnel amoureux, ce piège est effectivement très courant. Il est surtout un excellent indicateur quant à savoir si j’aime mon partenaire ou si j’aime l’idée que je me fais de lui et à laquelle je n’ai de cesse de l’inciter à ressembler (et vice versa).

Avoir des valeurs, des préférences, des envies, c’est normal et humain.
Et vivre un Amour, par définition totalement inconditionnel, est un réel défi puisque nous sommes par essence parfaitement imparfaits.
Evidemment, tout au long de notre vie, nous allons trébucher, prendre des décisions aux conséquences douloureuses, nous tromper, prononcer des paroles acérées, mais aussi, réussir, gagner, relever des défis. Tout cela fait partie de notre chemin d’humain.
Mais en aucun cas, ce ne doivent devenir des conditions à être aimable ou pas.

A mon sens, pouvoir rappeler à l’Autre que ce qui nous a attristé, c’est le choix de comportement qu’il a eu et non pas qui il est, est vraiment le plus beau des cadeaux (bon… en réalité, c’est le besoin qui n’est pas nourri en nous par l’action de l’Autre qui crée la tristesse, pas lui réellement… mais ça, c’est un autre sujet encore! )…

Merveilleux cadeau, peut-être après celui de nous remettre en mémoire, quand quelqu’un nous assènera par exemple d’un cinglant et maladroit « tu me déçois », qu’en réalité, il avait des attentes vis-à-vis de nous et que la décision que nous avons prise n’enlève absolument rien à notre valeur.

Ma valeur est indépendante de toute action, de toute parole, de toute apparence physique.
Ma valeur est.

J’ai de la valeur quel que soit mon poids, mon âge, mon sexe, mon QI, quels que soient mes actes passés, présents et futurs, les ratés et les victoires.
Rien de tout ça n’est nécessaire pour que je puisse être aimée.
Sinon, ça ne parle que de désirs, d’envies, de projections, d’attentes… mais en aucun cas, ça ne parle d’Amour.

Au grand plaisir de te lire ci-dessous!

Prends soin de toi!

Delphine

Une envie de partage?

Il est si facile d’y glisser…

C’était une journée agréable au job n°2.

Comme d’habitude, des sourires, de la bonne humeur, des vannes qui fusent de tous les côtés. Bref, l’ambiance professionnelle et détendue que je chéris de tout mon coeur de sensible relationnelle.

Et puis, de confidences en confidences avec une collègue, revient cette phrase que j’ai souvent entendue dans sa bouche : « J’adore Bidule mais quand elle fait ça, c’est vraiment bip bip biiiiiiiip ».

Inconsciemment, elle a tout compris !

Je remarque que quasiment à chaque fois qu’elle apprécie quelqu’un en général mais qu’un point, une action, une façon de faire lui déplaît ou ne rencontre pas ses besoins, elle prend soin de commencer sa phrase par une première partie qui signifie que, quelqu’en soit le degré, elle a de l’affection pour elle. Sans s’en rendre compte, elle ne tombe pas complètement dans le piège dont il va être question aujourd’hui.

En scindant les deux points :

– la précision qu’elle aime la personne

et l’affirmation que, de son point de vue, l’action qu’elle pose n’est pas ok –

elle sent que malgré ce que la collègue fait, elle l’apprécie toujours.

Dissocier l’être du comportement

Le piège dont on parle aujourd’hui est donc d’assimiler le degré d’amour que l’on éprouve pour quelqu’un à l’accord de ce qu’il dit-fait-ne dit pas-ne fait pas avec ce que nous validons comme « ok ».

Le drame, c’est que, très tôt, nous y avons tous été confrontés. Notre cerveau d’enfant a facilement assimilé que certains comportements provoquaient des sourires chez papa-maman et que d’autres, par contre, généraient des cris du mécontentement, des punitions et autres joyeusetés.

Si je m’exécute tout de suite quand on me demande quelque chose, je suis félicitée.
Si je prends du temps pour réaliser la tâche demandée ou pire, si je refuse de la faire parce que je suis fatiguée, par exemple, je vois de vilains yeux noirs me mitrailler le coeur jusqu’à ce que de la culpabilité émerge ou que je me sente si nulle de ne pas être à la hauteur (de quoi, on se le demande).

Mon inconscient de baby-chou retient tout ça.
Il ne l’oublie pas.
Et pire, une fois devenu grand, le baby-chou intérieur continue de mener la danse sans que l’adulte que je suis devenue s’en rende compte.

Ce faisant, on est persuadé qu’il existe des conditions pour être aimé. C’est une croyance que nous engrammons très tôt.

D’abord parce que peu d’adultes font consciemment la différence entre le fait d’aimer une personne sans qu’aucune condition n’entre en jeu

et les actions que réalise ce même individu.

Ensuite parce que, devenant adulte nous-même, personne ne nous apprend à éviter de glisser dans ce piège.

En effet, en général, les parents sentent intuitivement que l’amour qu’ils éprouvent pour leurs enfants est indépendant de leur choix, actions, paroles.

C’est comme un sentiment bien plus intense qui ne peut s’éteindre malgré tout ce que leurs enfants pourraient faire de contraire à leurs espérances. Sauf que…

Si ce n’est pas clairement pensé puis exprimé, cela ouvre la porte à des glissades dévastatrices.

Un exemple concret

Je te donne un exemple beaucoup plus subtil. Je le connais bien. Il vient de mon expérience personnelle.

Sans pouvoir expliquer avec précisions les tenants et les aboutissants de son origine dans mon mode de pensées, j’ai créé la croyance que si j’avais des kilos « en trop », je n’avais pas de valeur. Autrement dit, je ne pouvais pas être aimée.

Nous sommes donc bien dans le piège : « il y a des conditions pour être aimé » et « ce que je dis-fais-suis » peut avoir une influence sur ce que ressent l’Autre à mon égard.

Or, c’est une illusion.

Je n’ai pas besoin d’être mince, blonde ou brune, grande ou petite, intelligente ou pas, pour être aimée.
Je n’ai pas besoin de m’habiller d’une telle façon, pour être aimée.
Et si l’Autre me convainc que j’ai besoin de tout ça, alors, c’est ok, mais ça n’a ABSOLUMENT rien à voir avec l’Amour.

Et si tu crois que c’est parce que tu es mince qu’IL t »aime… mais quel piège horrible dans lequel tu t’enfermes là !
Ou est ta liberté d’être simplement Toi !?
D’autant que, crois-moi sur parole, lorsqu’un homme te dira qu’il t’aime alors que toi, tu te vois avec quelques petits kilos « enrobeurs »… tu ne le croiras pas. Ce sera totalement incompatible avec ton mode de pensées. Tu ne pourras ne serait-ce qu’imaginer qu’il est complètement in love de toi parce que pendant des années, tu t’es racontée que seules les femmes minces pouvaient être aimées. Et tu saboteras ce qui aurait pu être une fabuleuse histoire.

Ça n’a rien avoir avec l’Amour

Dans le contexte relationnel amoureux, ce piège est effectivement très courant. Il est surtout un excellent indicateur quant à savoir si j’aime mon partenaire ou si j’aime l’idée que je me fais de lui et à laquelle je n’ai de cesse de l’inciter à ressembler (et vice versa).

Avoir des valeurs, des préférences, des envies, c’est normal et humain.
Et vivre un Amour, par définition totalement inconditionnel, est un réel défi puisque nous sommes par essence parfaitement imparfaits.
Evidemment, tout au long de notre vie, nous allons trébucher, prendre des décisions aux conséquences douloureuses, nous tromper, prononcer des paroles acérées, mais aussi, réussir, gagner, relever des défis. Tout cela fait partie de notre chemin d’humain.
Mais en aucun cas, ce ne doivent devenir des conditions à être aimable ou pas.

A mon sens, pouvoir rappeler à l’Autre que ce qui nous a attristé, c’est le choix de comportement qu’il a eu et non pas qui il est, est vraiment le plus beau des cadeaux (bon… en réalité, c’est le besoin qui n’est pas nourri en nous par l’action de l’Autre qui crée la tristesse, pas lui réellement… mais ça, c’est un autre sujet encore! )…

Merveilleux cadeau, peut-être après celui de nous remettre en mémoire, quand quelqu’un nous assènera par exemple d’un cinglant et maladroit « tu me déçois », qu’en réalité, il avait des attentes vis-à-vis de nous et que la décision que nous avons prise n’enlève absolument rien à notre valeur.

Ma valeur est indépendante de toute action, de toute parole, de toute apparence physique.
Ma valeur est.

J’ai de la valeur quel que soit mon poids, mon âge, mon sexe, mon QI, quels que soient mes actes passés, présents et futurs, les ratés et les victoires.
Rien de tout ça n’est nécessaire pour que je puisse être aimée.
Sinon, ça ne parle que de désirs, d’envies, de projections, d’attentes… mais en aucun cas, ça ne parle d’Amour.

Au grand plaisir de te lire ci-dessous!

Prends soin de toi!

Delphine

Une envie de partage?